Horowitz (préf. Tubeuf) by Jean-Jacques Groleau & André Tubeuf

Horowitz (préf. Tubeuf) by Jean-Jacques Groleau & André Tubeuf

Auteur:Jean-Jacques Groleau & André Tubeuf [Groleau, Jean-Jacques & Tubeuf, André]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


RETOUR EN EUROPE

Une tournée en Europe voit enfin le jour à l’automne 1951. Elle doit conduire Horowitz à Londres tout d’abord, puis à Paris. Ce voyage, tant attendu par l’artiste qui garde la mélancolie de ses jeunes années, ne se passe toutefois pas aussi bien qu’il l’avait escompté. Outre quelques œuvres qu’il offrait déjà à ces publics dans les années 1930, dont le Concerto no 3 de Rachmaninov ou la Sonate de Liszt par exemple, Horowitz a choisi de présenter la Sonate no 7 de Prokofiev et les Scènes d’enfants de Schumann. Si sa prestation avec orchestre lui vaut des critiques dithyrambiques, ses récitals font en revanche un peu moins l’unanimité. Le critique du Musical Times note en effet qu’affleure désormais dans le jeu une sécheresse, quelque chose de presque cassant même, et qu’un sentiment de manque de spontanéité se fait de plus en plus sensible dans cette façon qu’a l’artiste d’exagérer les rubatos et autres contrastes dynamiques et expressifs. Wanda, qui profite de l’occasion pour montrer au public que le couple est de nouveau réuni, témoigne d’une certaine défiance d’une partie du public et de la critique britanniques envers son mari. Paris sera une déconvenue plus grande encore car, malgré l’enthousiasme du public, les journalistes font, eux, la fine bouche. Plus particulièrement, la critique de Bernard Gavoty, qui sévit au Figaro sous le pseudonyme de Clarendon, le blesse au point qu’il jure de ne plus jamais remettre les pieds en France. Très touché par cette remise en question de son art, Horowitz décide d’abréger son séjour européen, refuse de pousser jusqu’à Bruxelles et précipite son retour aux États-Unis. Seul point positif de cette tournée : Horowitz a profité, comme par le passé, de son séjour à Londres pour enregistrer chez La Voix de son maître quelques nouvelles pages, deux Sonates de Scarlatti (K. 188 et K. 322) et, de Chopin, le Nocturne en mi mineur op. 72 no 1 et l’Impromptu en la bémol majeur no 1 op. 29. Quatre petits bijoux comme revenus d’un autre monde et d’un autre temps, qui redonnent à entendre l’élégance unique des lignes et des couleurs, avec toujours cette mise en place digitale de vif-argent.

De retour à New York, Horowitz reprend rapidement le chemin des studios pour quelques gravures solo, mais aussi et surtout pour un Concerto no 5 de Beethoven, avec Fritz Reiner toujours (avril 1952). Rencontre au sommet, entre deux interprètes parmi les plus populaires de leur époque, pour l’un des concertos les plus importants du répertoire. RCA et Horowitz voulaient assurément imprimer leur marque sur cet ouvrage majeur, alors que Furtwängler et Edwin Fischer venaient justement d’en graver une interprétation accueillie comme une référence inapprochable de l’autre côté de l’Atlantique (février 1951, EMI). Était-ce l’envie de rivaliser avec la vieille Europe et sa vision de la tradition ? Était-ce plus prosaïquement l’idée que ce titre, avec de tels interprètes, serait forcément une réussite commerciale autant qu’artistique ? La réception sera, une fois de plus, mitigée : ce que les uns



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